Samedi matin, je monte réveiller nos filles, je les trouve qui ronflent dans le même lit. Je souris, je prends une photo mentale et je referme la porte. Mon mari me dit qu’il les a entendues parler jusque tard hier soir… Je repense à ces moments de complicité avec ma petite soeur, aux fous rires étouffés sous la couette, à nos pieds froids qui se réchauffaient, à nos prières inventées, à elle que je pouvais aller rejoindre en cas de cauchemars… Je jouais la grande soeur, mais souvent, c’est sa présence à elle qui me rassurait. Quand j’avais peur de descendre au sous-sol, je la faisais descendre en premier et grâce à elle, je retrouvais du courage. J’aime voir nos filles complices même quand c’est pour s’opposer à nous les parents. J’aime voir les pulls passer d’une armoire à l’autre. Leurs têtes appuyées l’une sur l’autre quand elles regardent une vidéo sur l’ordi, leurs éclats de rire en commun, leurs blagues qu’elles seules comprennent. Il y a évidemment des moments d’insultes, de conflits, de pleurs, la grande qui choisit maintenant plus souvent ses copines, le deuil de la plus jeune… C’est tout ça grandir ensemble. J’ai envie d’appeler ma soeur.